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TIC et enseignement d'une langue
15 janvier 2006

« Comment les ordinateurs rendent nos enfants stupides » (« How computers make our kids stupid ») partie 4/6

Les nouvelles technologies peuvent remplacer les interactions face-à-face entre élèves et enseignants (et cela se ressent encore une fois dans les notes…)

Ayant un accès limité à un ordinateur, l’adolescent Tilo McAlister a pu avoir de nombreuses interactions avec son professeur, lesquelles lui ont permis d’en apprendre plus qu’avec un ordinateur. Une étude de deux économistes allemands, Thomas Fuchs et Ludger Woessmann, publiée en novembre 2004, suggère que les performances des élèves sont liées à leurs interactions avec les enseignants, elles-mêmes liées à l’utilisation des nouvelles technologies. Les économistes ont enquêté sur des adolescents de 15 ans issus de 31 pays différents. L’étude a révélé que parmi ces adolescents, ceux qui ont  eu le plus d’accès à Internet et à l’ordinateur, que ce soit à l’école ou chez eux, ont eu les moins bons résultats à des tests de lecture, de mathématique et de science. Selon Thomas Fuchs et Ludger Woessmann, « at home and at school, computers may well have a time and a place, but not just any place and any time ». L’utilisation des ordinateurs à l’école peut être bénéfique si elle est faite de façon modérée : « between a few times a year and several times a month ». Lorsque les ordinateurs sont trop souvent utilisés, le nombre d’interactions face à face entre élèves et professeurs diminue, ce qui affecte les performances des élèves. De plus, les enfants qui ne possèdent pas d’ordinateur chez eux ont de meilleurs résultats que ceux qui en ont un et qui passent la plupart de leur temps à jouer ou à chatter (plutôt qu’à utiliser des logiciels éducatifs, qui eux seraient bénéfiques pour leurs résultats).

Une enquête de Heather Menzies et de Janice Newson s’est intéressée à un autre public, des membres de faculté. Ceux-ci ont indiqué que l’utilisation importante des mails affectait leurs interactions avec leurs étudiants et avec leurs collègues en rendant la communication plus « superficielle » et moins personnelle.

Je pense qu’il y a là aussi un danger : les nouvelles technologies ne doivent (et ne peuvent) pas remplacer de réelles interactions, que ce soit entre des élèves et leurs professeurs, ou entre des amis. De nombreux programmes d’enseignement à distance existent. Je n’en ai jamais fait l’expérience alors j’en appelle à vos témoignages….Mais selon moi, ce type de programme est beaucoup moins efficace qu’un programme équivalent « régulier », notamment en ce qui concerne les cours de langue. Il manque un élément important : les interactions. Imaginez-vous par exemple apprendre une langue en utilisant toutes sortes de logiciels mais sans jamais interagir avec aucun locuteur natif de cette langue ? Même s’il est possible de « parler » avec l’un des personnages du logiciel, le type d’interaction qui entre en jeu n’est pas une interaction que l’on pourrait qualifier d’authentique ou réelle…

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